D’où vient la gestalt-thérapie ?
22 février 2023

Petit retour aux sources de la Gestalt

Au début des années 50, il n’y avait pratiquement que deux recours proposés à la souffrance psychologique : celui de la psychiatrie, ou la cure psychanalytique. Aujourd’hui, le paysage est totalement modifié mais revenons aux origines.

image historique de l'institut Esalen
L’institut Esalen en Californie, berceau des thérapies humanistes, créé en 1962

Fritz Perls fondateur de la gestalt-thérapie

Le principal fondateur de la gestalt-thérapie est Fritz PERLS. D’abord médecin, il rencontre la psychanalyse de FREUD en 1919 puis ses recherches l’orientent vers l’exploration des relations entre corps et psychisme, posant le principe d’un fonctionnement unitaire de l’organisme,

  • alliant processus psychiques et
  • fonctions biologiques et physiologiques.

La gestalt, une synthèse de différents courants

  • les thérapies psychocorporelles de W. REICH (1897-1957)
  • les apports de L. BINSWANGER (1881-1966), psychiatre suisse, va, quant à lui, se former à la psychanalyse au contact de FREUD et JUNG, avant de se tourner vers les représentants du courant phénoménologique et existentiel allemand (E. HUSSERL, M. HEIDEGGER).
  • le courant orientaliste et zen

Il reproche à la psychanalyse de trop mettre l’accent sur l’inconscient et de négliger la conscience sur laquelle se fondent la liberté, la responsabilité et le vécu existentiel du sujet. Il élabore une nouvelle démarche thérapeutique, l’analyse existentielle, qui conçoit la relation thérapeutique comme une rencontre intersubjective entre deux personnes, où le thérapeute adopte une attitude empathique pour approcher l’univers existentiel du sujet.

Trouvant un retentissement important aux Etats-Unis dans les années 60, ces approches marquent le point de départ d’un courant majeur de la psychothérapie, nommée Psychologie humaniste – qui se situe entre la psychologie behavioriste et la psychanalyse.

Les grands noms des psychothérapies humanistes

A la même époque, C. ROGERS, psychologue, met l’accent dans la pratique thérapeutique sur l’expérience « ici et maintenant », sur la capacité de développement de chaque personne, sur la liberté et la responsabilité de chacun. Il conçoit la relation thérapeutique comme authentique entre deux personnes dans laquelle le thérapeute adopte une écoute non directive, d’accueil inconditionnel et de congruence. Il cherche à favoriser l’autonomie et les potentialités de la personne (appelée aussi « client » pour se démarquer du « patient » de l’approche psychiatrique et psychanalytique).

Pour la thérapie existentielle humaniste, « c’est la relation qui soigne » (I. YALOM).

site d'Esalen
Laura Perls – Fritz Perls – Paul Goodman

C’est dans ce mouvement existentiel humaniste, que s’inscrit la Gestalt thérapie, fondée par F. PERLS (1893-1970). Psychanalyste et psychiatre allemand, il prend ses distances à l’égard du freudisme et fonde peu à peu une démarche « intégrative », avec certains éléments psychanalytiques de la théorie de la forme (Gestalt théorie), l’analyse existentielle, l’approche corporelle et la technique du psychodrame de J. MORENO, en collaboration avec son épouse Laura Perls et Paul Goodman.

L’arrivée en France de la Gestalt-thérapie

La gestalt-thérapie s’est développée en France dans les années 70 avec les deux pionniers : Serge Ginger et Jean-Marie Robine qui ont chacun fondé une école de gestalt-thérapie, respectivement à Paris et Bordeaux.

D’après la Revue Les grands Dossiers des Sciences Humaines n° 59 – p 14-21.